La perte de l’évidence naturelle
Wolfgang Blankenbourg
«Comment ce qui (dans une sphère culturelle déterminée) est valable pour tous doit-il être intégré à la spontanéité propre du sujet, de telle sorte qu’il puisse alors, de façon tout à fait évidente, être replacé dans le monde commun, comme trait relativement propre au sujet ?» Les schizophrènes «oscillent en permanence dans l’alternative entre assumer un modèle et se retirer autistiquement.(...) [Ils] donnent facilement l’impression extérieure d’être perplexes, de manquer d’assurance et en un sens très radical d’être “incapables”. À un regard superficiel on peut avoir l’impression d’une extrême distraction.(…) Le manque d’assurance concernant la manière de prendre quelque chose et de le ranger, d’appréhender une chose et de l’interpréter, conduit de tels malades à n’arriver à bout de rien.(…) Ils sont constamment occupés à produire cette base que le sujet sain présuppose sans y penser, pour pouvoir, à partir de là, se tourner vers les exigences de la vie concrète.(...) Ce qui nous tend et nous mobilise vers le monde laisse ces patients indifférents. Ils ne se laissent prendre “par” rien, ni par leur honneur, ni par leur orgueil.»