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Sélection philosophique

L'éthique et les limites de la philosophie

Bernard Williams

Tandis que Platon représente «l'homme mauvais comme victime d'une compulsion, un déchet peu enviable», pour Aristote, «cet homme a une mauvaise conception de ses intérêts.» D'un autre côté, «nombre de personnes sont détestables parce qu'elles sont malheureuses», alors que «certains qui ne sont pas détestables mais s'efforcent d'être généreux et de satisfaire l'intérêt d'autrui sont malheureux», sans doute «victimes d'une suspension de l'affirmation de soi.» Est remarquable surtout le cas du «personnage qui est assez détestable, pas du tout malheureux mais dangereusement florissant, selon tous les critères éthologiques de l'apparence externe, l'œil clair et le poil brillant. Pour ceux qui veulent fonder la vie éthique sur la santé psychologique, l'existence de semblables personnages cause un réel problème.» En définitive, «parvenu au temps de la réflexion mature, je suis ce que je suis devenu, et ma réflexion, même si elle concerne mes dispositions, doit simultanément les exprimer.(...) Vu de l'extérieur, ce point de vue appartient à une personne en qui les dispositions éthiques acquises sont plus profondément ancrées que d'autres désirs et préférences.»

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