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Sélection philosophique
30 janvier 2018

Clément Rosset, notes sur Nietzsche

La Force majeure

«L'homme immoral au gré de Nietzsche n'est pas seulement un ennemi, généralement déguisé, du réel ; il est d'abord un ennemi (...), un bourreau de soi-même. D'où la critique nietzschéenne du remords.(...) Le vicieux selon Nietzsche est un souffrant dans l'exacte mesure où reste en souffrance l'acte qu'il aimerait accomplir. Il ne suffit donc pas de dire qu'il est l'homme du ressentiment, l'homme "réactif", capable non d'action mais seulement de réaction ; il faut encore ajouter que toute la réaction dont il est capable est impuissante à se constituer en acte, et que dans cette impuissance réside son principal motif de souffrance et de haine.(...) C'est pourquoi la négativité la plus profonde est traquée par Nietzsche non dans les expressions du non mais dans les expressions suspectes du oui, – soit dans les discours moral, métaphysique et ontologique, qui opposent respectivement le souci d'un bien à la jouissance de toute bonne chose, le souci d'une essence générale à la jouissance de toute chose singulière, le souci d'un être à la jouissance de toute chose existante. Autant de faux oui, aux yeux de Nietzsche, qui trahissent le non qu'ils n'ont pas pu ou osé prononcer.»

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